Mycetophagus multipunctatus

Mycetophagus multipunctatus – Crespières © Gilles Carcassès

Un polypore soufré a poussé sur le tronc d’un châtaignier blessé. Ce coléoptère est posé dessus et il attire mon attention. Il ne ressemble pas à Eledona agricola, un Tenebrionidae que je rencontre habituellement associé à ce champignon. Celui-ci est plus gros et plus allongé. Je le place dans un bocal de transport pour l’examiner chez moi lorsqu’il fera jour. Le lendemain matin, je lui fais une toilette légère pour le débarrasser des fragments de champignon dont il est couvert. Je ne suis pas déçu car l’insecte est bien coloré et cela va faciliter sa détermination. Il s’agit de Mycetophagus multipunctatus, un représentant de la famille des Mycetophagidae. Cette espèce vit dans le bois pourri de feuillus.

Retrouvez un autre coléoptère qui se nourrit de champignons :

Diaperis boleti

Source :

Family Mycetophagidae, from Booth R. G. 2012. Mycetophagidae. In: Duff, A.G. (ed.) Checklist of Beetles of the British Isles. 2nd edition. Pemberley Books (clé de détermination illustrée)

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Eupithecia abbreviata, l’Eupithécie printanière

Ces deux Geometridae sont venus à la lumière le 21 mars 2023 dans le bois des Flambertins.

Eupithecia abbreviata – Crespières © Gilles Carcassès

Il faut l’œil très exercé du spécialiste pour différentier à coup sûr la centaine d’espèces que compte le genre Eupithecia en France. J’en connais seulement quelques-unes, parmi les plus communes. Eupithecia abbreviata est de celles-là.

Eupithecia abbreviata – Crespières © Gilles Carcassès

Cet autre papillon est beaucoup plus gris, mais les dessins sur les ailes et sur le corps sont très semblables, il s’agit de la même espèce. Eupithecia abbreviata est de très loin la plus commune des eupithécies pour la troisième décade de mars. Ses chenilles se nourrissent sur les chênes.

Retrouvez d’autres Geometridae présents en mars :

La Boarmie pétrifiée

La Phalène du marronnier

Trois mousses sur le muret

Les chaperons du muret de mon jardin sont envahis de mousses. Les Grimmia et les Tortula ont, les premières, investi le béton. Au fil des années, je vois apparaître d’autres espèces. Cette belle diversité me met en joie. Et quel magnifique terrain de jeu pour essayer mon nouveau matériel : Olympus Tough TG-6, gros comme une savonnette et bien malcommode à prendre en main, mais terriblement performant pour les vues rapprochées !

Syntrichia ruralis – Poissy © Gilles Carcassès
Bryum argenteum – Poissy © Gilles Carcassès
Orthotrichum anomalum – Poissy © Gilles Carcassès

Je soupçonne ma poule rousse d’avoir boulotté toutes les fructifications !

Retrouvez les portraits de ces trois espèces :

Syntrichia ruralis

Orthotrichum anomalum

Bryum argenteum

Anorthoa munda, l’Orthosie picotée

Anorthosa munda – Crespières © Gilles Carcassès

Anorthoa munda est identifiable aux guillemets noirs sur ses ailes antérieures. Parfois ils sont absents et là c’est plus dur… Cette noctuelle est très commune en mars. Elle est de couleur variable, du gris beige au roux, généralement assez pâle.

Anorthoa munda, la chenille – Poissy © Gilles Carcassès

On reconnaît sa chenille à sa tête rougeâtre et la ligne noire sur son flanc. Cette espèce apprécie les saules, les trembles, les chênes et de nombreux autres arbres et arbustes, elle fréquente les boisements plutôt humides.

Retrouvez d’autres orthosies :

L’orthosie variable

L’orthosie rougeoyante

Draba verna, la drave printanière

Draba verna – Orgeval © Gilles Carcassès

Elle dresse au mois de mars ses minuscules fleurs blanches au-dessus d’une rosette de feuilles simples. C’est Draba verna, la drave printanière. Cette plante croît dans de nombreux milieux secs naturels ou artificiels : pelouses calcaires et affleurements rocheux, sols incultes, accotements routiers, murets et trottoirs peu fréquentés.

Draba verna – Orgeval © Gilles Carcassès

Ses quatre sépales en croix sont surmontés de quatre pétales décalés et profondément incisés. Et parce que c’est une Brassicaceae, elle possède six étamines. Ses fruits aplatis et ovales sont des silicules.

Draba verna – Triel © Gilles Carcassès

Le limbe et le bord des feuilles portent de curieux poils divisés.

La plante est autogame, c’est-à-dire qu’elle n’a pas besoin de pollinisateurs pour être fécondée. Elle est très commune et cosmopolite. Ses graines sont transportées par l’eau et par le vent.

Retrouvez Teesdalia nudicaulis, une autre petite Brassicaceae des sols secs dans cet article :

Une clairière bien cachée

Sources :

Drave de printemps, par Notes de terrain

Drave de printemps : la prophétie des beaux jours, par Sauvages du Poitou

Ribautiana tenerrima

Ribautiana tenerrima – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Des bandes jaunes et blanches sur les ailes avec un dessin sombre et contrasté à l’apex rendant bien visibles les nervures transverses, une petite tête étroite : pas de doute, j’ai capturé une Ribautiana tenerrima. Je n’ai pas grand mérite car c’est sans doute la plus commune de ces petites cicadelles fluettes qui font le bonheur du chasseur d’insectes en hiver. Ces Typhlocybinae hivernent en effet dans le feuillage des ronces, du lierre ou des conifères et sont faciles à débusquer par le battage de la végétation. Ribautiana tenerrima a une préférence pour les ronces, c’est d’ailleurs une des plantes sur lesquelles elle se nourrit en été. Cette espèce est en effet signalée sur de nombreux arbres comme les aulnes, les chênes, les bouleaux, les ormes, les saules, les pruniers et aussi sur les ronces, les framboisiers, les noisetiers, la vigne et même les aigremoines.

J’ai trouvé celle-ci de nuit en secouant une ronce proche de saules et de bouleaux. Cette espèce européenne s’est naturalisée en diverses contrées d’Amérique du Nord.

Retrouvez une autre Ribautiana que l’on trouve souvent en sa compagnie :

Ribautiana debilis

Simitidion simile

Simitidion simile – Aigremont © Gilles Carcassès

Un céanothe au bord du trottoir me tend ses branches touffues aux feuilles persistantes. Je parie que je vais y trouver des araignées. Plusieurs minuscules Petites bouteilles courent dans mon bac. Parmi ces araignées, je remarque celle-ci, à peine plus grosse, qui présente un motif différent.

Simitidion simile – Aigremont © Gilles Carcassès

Je la trouve chez Theridiidae : Simitidion simile. Elle est assez variable, cet autre individu ci-dessus est beaucoup moins contrasté. Cette araignée tisse une toile irrégulière dans les buissons, de préférence dans des endroits chauds et secs. Elle est présente également au parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy, je la rencontre parfois sur les églantiers.

Retrouvez une autre Theridiidae :

Steatoda bipunctata

Clivia miniata, le lys de Saint Joseph

Clivia miniata – Poissy © Gilles Carcassès

Aux premiers rayons de soleil du printemps, mon clivia commence à montrer ses hampes florales. Il quitte alors la serre froide et rejoint le salon où il déploie majestueusement ses treize ombelles au parfum suave et léger. En avril, nous le déménagerons au jardin, dans un endroit bien à l’ombre car ses feuilles craignent le soleil brûlant. Il y restera jusqu’aux premières gelées. Quarante-sept ans déjà que nous lui réservons ce régime qui lui convient à merveille !

Le secret de sa floraison ?

Il faut de la patience car la plante, si elle est comme celle-ci obtenue de semis, ne fleurit qu’au bout de 4 ou 5 ans. Et il faut la maintenir au sec et au frais en hiver dans une situation lumineuse, jusqu’à l’apparition des jeunes tiges florales.

Clivia minata est originaire d’Afrique du Sud, elle est cultivée comme plante vivace dans les régions aux hivers très doux.

Gonocerus acuteangulatus – Poissy © Gilles Carcassès

Ce matin, je découvre qu’un visiteur est perché sur une corolle près de la fenêtre. C’est le Gonocère du buis. Cette élégante punaise de la famille des Coreidae se nourrit sur les buis, les noisetiers, les rosiers. Je l’ai invité à rejoindre ceux de mon jardin.

Retrouvez une autre plante qui fleurit dans la maison :

Schlumbergera truncata

Une autre punaise Coreidae :

Syromastus rhombeus

Source :

Clivia miniata, par Jardin l’Encyclopédie

Aceria genistae

Galle de Aceria genistae – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

Cette malformation, trouvée sur un genêt au bord de l’étang du Corra est due à l’acarien Aceria genistae. Curieusement ce Cytisus scoparius présente de nombreuses galles alors que ses voisins immédiats en sont totalement dépourvus.

Aceria genistae parasite certaines Fabaceae arbustives des genres Cytisus et Genista ainsi que Ulex europaeus, l’ajonc d’Europe. Mais je n’ai jamais vu ces galles que sur Cytisus scoparius, le genêt à balais.

Retrouvez d’autres galles :

La galle des feuilles de violettes

La galle des fruits de la carotte

La galle en bourse de l’orme

Deux autres Zygina

Zygina schneideri – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Lucien Claivaz

Je rencontre parfois l’hiver dans les ronciers en compagnie de Zygina eburnea cette cicadelle rouge et blanche dont le scutellum est orné d’un dessin en flèche. Un expert me certifie qu’il s’agit de Zygina schneideri, une espèce peu citée, inféodée aux ormes et aux Rosaceae arbustives (dont les églantiers, les aubépines et les pommiers).

Zygina flammigera – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Lucien Claivaz

Zygina flammigera lui ressemble beaucoup mais son scutellum est marron foncé. Celle-ci vit en été sur de très nombreux arbres et arbustes dont les aubépines, les chênes, les prunelliers. Elle semble beaucoup plus commune que la précédente et s’est même naturalisée en Amérique du Nord.

Retrouvez d’autres Zygina :

Trois Zygina

Source :

Cicadellidae (Typhlocybinae) with a check list of the British Auchenorhyncha – W. J. Le Quesne and K. R. Payne