Un trichoptère jardinier

Trichoptère – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Sur la rive de la Seine, j’oberve sur une feuille de salicaire cet insecte qui rappelle par sa forme certains papillons de nuit. Mais cette nervation alaire n’est pas celle d’un lépidoptère. J’ai devant moi un représentant d’un autre ordre, celui des trichoptères (les « ailes poilues »). On voit par transparence les ailes postérieures qui sont plus courtes que les antérieures.

En France, on peut rencontrer 460 espèces et sous-espèces de trichoptères réparties en 23 familles et 107 genres. Les distinguer est affaire de spécialiste et nécessite un examen à la loupe et des dissections. Mais comme je suis particulièrement hardi, au feeling, je dirais bien que ma découverte pourraît être Tinodes waeneri (sous-ordre des Annulipalpia, famille des Psychomyiidae), parce qu’elle ressemble aux photos de cette espèce dans les galeries spécialisées et parce que c’est une espèce très commune.

Trichoptère – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Les trichoptères sont bien connus des pêcheurs car les poissons en consomment de grandes quantités à l’état larvaire comme à l’état adulte au moment de l’émergence. Les larves des trichoptères du sous-ordre des Integripalpia vivent dans des fourreaux lestés de grains de sable ou de débris végétaux selon les espèces. Celles des Annulipalpia sont nues et libres mais tissent des pièges de soie pour se nourrir. Chez Tinodes waeneri, la larve vit dans une retraite en soie et consomme les diatomées qui tapissent ce tunnel soyeux. Les excréments de la larve nourrissent en retour les diatomées, ce qui fait dire à certains que cette espèce se livre à du jardinage subaquatique.

Sources :

Caddisfly larvae tend remarkable underwater ‘gardens’, par The freshwater blog

Les trichoptères, par fil de pêche

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