Dans mon jardin, sous le figuier, je ramasse un insecte mort. Coup de chance, les poules ne l’ont pas vu ! Je connais ces grosses abeilles aux reflets violets, c’est un xylocope.
Un ami entomologiste m’a dit un jour « si tu trouves un xylocope mort, regarde bien ses antennes, tu pourrais faire un belle observation ! ». Alors je prends une antenne en photo : 13 articles, c’est un mâle (les femelles n’ont que 12 articles). Les articles 11 et 12 ne sont pas orange, ce n’est donc pas le classique Xylocopa violacea, le xylocope violet. La grande taille de la bête exclut Xylocopa iris. Il ne reste qu’une possibilité : Xylocopa valga, la troisième espèce de xylocope possible en Ile-de-France. Une confirmation m’est donnée par la morphométrie. L’article 3 de l’antenne est en effet à peine aussi long que les articles 4 et 5 réunis, ce qui n’est pas du tout le cas chez le xylocope violet, comme le montre ce montage que j’ai préparé pour vous :
Je vois dans l’INPN que Xylocopa valga a pour nom vernaculaire xylocope panard. Si vous savez pour quelle raison, je serais content de l’apprendre.
En tout cas, je suis ravi d’avoir ces deux belles espèces dans mon jardin. Elles ont toutes deux une biologie très semblable. Leur nid est installé dans du gros bois mort. Pour cette raison, ces hyménoptères sont nommés abeilles charpentières. On les voit butiner les fleurs de Lamiaceae et de Fabaceae. Les pois vivaces, les glycines, les sauges et les lavandes ont, paraît-il, leur préférence.
Xylocopa valga n’est sans doute pas une espèce rare, mais elle est très peu observée. Il faut dire que sa détermination nécessite une vue vraiment rapprochée et ces xylocopes sont plutôt des bolides hyperactifs qui laissent peu de chances au photographe !
Nature Yvelines 
1 réflexion au sujet de “Le xylocope panard”