
5 janvier 2023 au bois des Bruyères.
Au cours d’une prospection nocturne, je récolte ce rameau qui porte une momie de chenille non identifiée. Je la place dans un bocal aéré pour tenter d’observer l’émergence des habitants. Et je regarde mon petit bocal tous les jours.

Un matin, je découvre la momie percée d’un trou de sortie bien rond et dix petits insectes, hélas déjà morts, au fond du bocal.

Ils sont d’un beau vert brillant et ont les yeux rouges. Le fémur postérieur est un peu enflé. Les tibias et les tarses sont jaunes. La longueur de l’ovipositeur et la nervation alaire finissent de me convaincre : ce sont des Torymidae. Mais peut-on aller plus loin que la famille ?

Cette dent pointue que j’observe sur le fémur postérieur m’oriente vers le genre Monodontomerus. Les espèces de ce genre, qui en compte huit en France, parasitent des diptères, des lépidoptères ou d’autres hyménoptères, notamment l’osmie cornue. L’espèce Monodontomerus obscurus me paraît ici prossible, encore qu’elle soit bien difficile à distinguer de l’espèce Monodontomerus aeneus.
Que faisaient-ils dans cette chenille ?
Il n’est pas impossible que leurs larves parasitaient celle d’une mouche tachinaire, elle-même parasite de la chenille.
Tous femelles !
Les dix petits parasites portaient tous un ovipositeur, apanage du sexe féminin. Le déséquilibre du sex-ratio est paraît-il fréquent chez les Monodontomerus. Le grand entomologiste et écrivain Jean-Henri Fabre l’avait relevé (voir ci-dessous).
Retrouvez un diptère Tachinidae parasite de chenilles :
En savoir plus :
Autre sondeur – Souvenirs entomologiques de Jean-Henri Fabre, livre III chapitre X