Une belle excursion dans la réserve de la Houssine

Leptura aurulenta – Poigny-la-Forêt © Gilles Carcassès

Un gros insecte survole les hautes fougères d’un vol lourd et zigzagant. Je le vois se poser et m’en approche pour l’observer. C’est un mâle Leptura aurulenta, un longicorne dont la larve vit dans les souches des arbres feuillus. Je ploie un peu la fronde pour mettre l’insecte à mi-ombre, parce que cette douce lumière lui va bien.

Coremacera marginata – Poigny-la-Forêt © Gilles Carcassès

Les larves de ce diptère Sciomyzidae mangent des escargots terrestres. Nous observons plusieurs de ces Coremacera marginata postés sur des feuilles de roseaux.

Dolomedes fimbriatus – Poigny-la-Forêt © Gilles Carcassès

Les juvéniles de l’araignée Dolomedes fimbriatus chassent dans les buissons de bouleaux pubescents. Leurs flancs sont ornés d’une large bande claire. Les adultes sont plus grands et encore plus contrastés, ils vivent près de l’eau.

Rhynocoris annulatus – Poigny-la-Forêt © Gilles Carcassès

Cette ponte sur une feuille de roseau s’avère être celle de la magnifique réduve Rhynocoris annulatus, une punaise prédatrice que j’ai déjà rencontrée en forêt de Rambouillet.

Argiope bruennichi – Poigny-la-Forêt © Gilles Carcassès

Argiope bruennichi signe sa toile d’un stabilimentum en zigzag de soie épaisse. Un criquet imprudent saute devant nous, il est lestement emballé dans un cocon de soie.

Retrouvez les portraits des espèces citées dans cet article :

Leptura aurulenta

Coremacera marginata

Dolomedes fimbriatus

Rhynocoris annulatus

Argiope bruennichi

Argiope bruennichi, l’épeire frelon

Argiope bruennichi – parc du peuple de l’herbe à  Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

L’araignée qui signe ses toiles

L’argiope frelon tisse une toile verticale dans les hautes herbes pour capturer des insectes. Je l’ai vu notamment consommer des mouches et des criquets. Elle attend le client bien visible au milieu de sa toile. Ses rayures noires et jaunes agissent-elles comme un leurre aux yeux des insectes ?

Elle ajoute systématiquement à sa toile un stabilimentum, structure de soie opaque en zigzag aux fonctions mystérieuses. On a d’abord pensé que cela devait servir à stabliser la toile. Aujourd’hui, les scientifiques avancent d’autres hypothèses. Le stabilimentum pourrait être un avertisseur pour les oiseaux afin qu’ils évitent la toile et ne la détruisent pas par leur passage. Ce pourrait être un ornement pour séduire et guider les mâles en vue de la reproduction. Et aussi, il est avancé l’idée qu’il puisse attirer les proies, ces paquets de soie réflétant les ultra-violets comme des fleurs à visiter.

Argiope bruennichi femelle immature – parc du peuple de l’herbe à  Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Les femelles immatures sont moins colorées et moins contrastés que leurs aînées. Quant aux mâles, ils sont beaucoup beaucoup plus petits. On ne les observe génralement qu’au moment de l’accouplement.

Argiope bruennichi est d’origine méditerranéenne et elle s’est répandue dans toute l’Europe au cours du 20 ème siècle.

Source :

L’argiope frelon, par André Lequet

La soie, la toile et le stabilimentum, par Daniel Goeleven – Sur les traces de Darwin