Le cocon du grand paon de nuit

Cocon de Saturnia pyri – Poissy © Gilles Carcassès

Quitte à installer un nichoir pour les mésanges, autant le mettre en vue du salon, pour profiter du spectacle de ces gracieux oiseaux.

En face de la fenêtre du salon, c’est le vieil abricotier qui s’impose. Alors je sors le grand escabeau et je cherche la meilleure branche. Il me faut enlever un peu de ce lierre pour pouvoir fixer convenablement le nichoir. En redescendant je constate que j’ai dégagé un cocon fixé contre l’écorce. Cinq centimètres et demi, ce doit être l’œuvre d’une très grosse bête ! La soie brune très grossière qui le recouvre le camoufle parfaitement. Son extrémité effilochée et sa taille m’orientent vers le plus imposant de nos papillons de nuit, Saturnia pyri, le grand paon de nuit.

Que faire ? Le décrocher et tenter un élevage dans ma serre froide en un gros bocal aéré, jusqu’à l’émergence du papillon ?

Je me renseigne sur son statut. Saturnia pyri est une espèce protégée en Ile-de-France. Le cocon restera donc dans son arbre. J’aurai peut-être la chance au mois de mai d’apercevoir ce papillon dans mon jardin ?

Saturnia pyri © Gilles Carcassès

Et dire que tout l’été l’énorme chenille a mangé des feuilles d’abricotier sans que je soupçonne sa présence ! J’ai pourtant passé des heures à cueillir les abricots.

Retrouvez l’article sur ce magnifique papillon de nuit :

Saturnia pyri, le grand paon de nuit

Saturnia pyri, le grand paon de nuit

Saturnia pyri – Crespières © Gilles Carcassès

C’est le genre de rencontre qui fait battre le cœur ! Le grand paon de nuit posé, sur le tronc d’un vieux chêne, semblait m’attendre. Avec ses 15 cm d’envergure, c’est le plus grand papillon d’Europe.

Ce papillon ne se nourrit pas et ne vit que quelques jours, il en revanche très doué pour la reproduction. Les mâles sont attirés par les effluves émises par les femelles dans un rayon de 5 km !

Saturnia pyri – Crespières © Gilles Carcassès

Saturnia pyri étant une espèce protégée en Ile-de-France, je me suis contenté de l’admirer et ne l’ai pas dérangé.

Ses énormes chenilles vertes à tubercules bleus consomment les feuilles des frênes, des saules, des aulnes et d’autres arbres y compris des fruitiers.

Sources :

Le grand paon de nuit, par André Lequet

Saturnia pyri, dans Artemisiae

Le grand paon, par Jean-Henri Fabre