Le souci des champs

Calendula arvensis – Triel-sur-Seine © Gilles Carcassès

L’accès au chemin de halage à Triel-sur-Seine est protégé par une robuste barrière, elle-même sécurisée par deux énormes blocs de béton. Et pour en empêcher le contournement, les services techniques de la ville ont dressé à côté de cette fortification un gros tumulus de terre graveleuse, de ce matériau qui constitue le sous-sol des terrasses alluviales de la Seine. Ce sol pauvre et bien drainé convient à merveille à cette fleurette sauvage dont les graines sont sans doute arrivées avec la terre.

Autrefois adventice très commune des vignes et des champs, Calendula arvensis a pratiquement disparu des paysages agricoles franciliens, au point d’être maintenant classée « quasi menacée » dans la liste rouge de la flore vasculaire d’Ile-de-France.

Calendula arvensis – Triel-sur-Seine © Gilles Carcassès

J’avais déjà trouvé une station de souci des champs dans un jardin potager à Poissy. Je ne suis pas mécontent de retrouver cette charmante rareté. Je froisse un bout de feuille, l’odeur me rappelle je ne sais quelle pommade au calendula déjà croisée dans les armoires à pharmacie familiales. Cette fleur toute simple était autrefois une plante médicinale très appréciée.

Retrouvez une autre Asteraceae :

Doronicum plantagineum

Une autre adventice des champs :

Kickxia spuria, la fausse velvotte

Source :

Calendula arvensis, fiche descriptive par la CPNBP

Calendula arvensis

Calendula arvensis – Poissy © Gilles Carcassès

Les jardins potagers sont souvent le dernier refuge pour des plantes adventices autrefois très communes. C’est le cas pour ce souci des champs dont j’ai retrouvé quelques pieds dans des parcelles cultivées par des jardiniers amateurs au bord de l’autoroute A13. Aujourd’hui le désherbage chimique des cultures ne laisse aucune chance à cette fragile plante annuelle.

L’espèce est maintenant classée rare et vulnérable en Ile-de-France. Son introduction dans notre région remonte à celle de la vigne à l’époque gallo-romaine. Comme la chondrille effilée et les muscaris, le souci des champs a été très longtemps une compagne de la vigne et des cultures sarclées.

Souci des champs (Calendula arvensis) / Souci des jardins (Calendula officinalis)
© Gilles Carcassès

On cultive parfois une espèce proche, Calendula officinalis, également d’origine méditerranéenne, pour ses qualités ornementales et médicinales, et pour favoriser la biodiversité dans les jardins et au bord des champs.

Retrouvez une autre plante aux vertus médicinales :

L’agripaume cardiaque

Source :

Flore d’Ile-de-France, de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot