Aulonia albimana, l’Aulonie mains-blanches

Aulonia albimana – parc du peuple de l’herbe à Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

Elle trotte sur le paillage en bois broyé installé au pied d’un jeune arbre. Me voilà à quatre pattes à essayer de suivre cette toute petite araignée (4 mm). Dans mon bac blanc, c’est moins glamour que dans le gracieux enchevêtrement des morceaux de bois mais au moins on voit la bête.

Aulonia albimana est reconnaissable, comme le laisse deviner son nom, à ses « mains » blanches. Ce sont en fait ses pédipalpes qui présentent cette originale tache d’un blanc lumineux. Le fin liseré immaculé sur le pourtour de son céphalothorax noir ajoute au raffinement de sa livrée.

Fait inhabituel pour une Lycosidae, elle construit une toile pour chasser ses proies. Souvent installée dans la mousse, cette toile en entonnoir est prolongée par un tube en soie qui lui sert de retraite.

Retrouvez une autre Lycosidae :

La lycose tarentuline

Source :

Aulonia albimana, fiche descriptive dans l’INPN (A. Canard – 2014)

Guirlandes arachnéennes

Fils d’araignées – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

Des araignées ont tissé ces guirlandes de Noël à perte de vue dans cette jachère et même au-dessus des labours. Il faut que je découvre quel est l’artiste. Alors je plonge mon filet dans la végétation.

Pardosa sp. – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

Je remonte cette sympathique Lycosidae, une Pardosa reconnaissable à ses longues pattes épineuses. Les Pardosa ne tissent pas de toiles de chasse mais elles peuvent produire des fils de déplacement qu’elles utilisent en se laissant porter par le vent. Ici, ce sont des milliers de fils de déplacement qui brillent dans le soleil couchant.

Tenuiphantes sp. – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

Pour en avoir le cœur net, je choisis un de ces fils et je le suis. Surprise, il traverse le chemin ! A son extrémité fixée sur une herbe, je découvre une araignée de 1,5mm qui a établi là une toile de chasse rudimentaire et désordonnée. Il s’agit d’un membre du genre Tenuiphantes mais comme je ne la prélève pas, l’espèce restera indéterminée. J’apprends que les Lyniphiidae, dont font partie les Tenuiphantes, sont coutumières de telles concentrations. Je trouve fascinant qu’une œuvre aussi gigantesque soit le fait d’aussi petits animaux !

Le soleil va bientôt se coucher, il me faut poursuivre mon chemin. Chacun de mes pas brise sans doute une dizaine de ces fils.

Retrouvez une autre Linyphiidae :

Neriene peltata

Hogna radiata, la Lycose tarentuline

Hogna radiata – Vouillé (79) © Gilles Carcassès

Une rencontre nocturne

Les papillons de nuit virevoltent autour de ma lampe et certains se posent sur le sol de la terrasse. Mais je ne suis pas le seul à les chercher ! Hogna radiata est en chasse. Cette grosse araignée ne construit pas de toile, elle capture ses proies à la course, au hasard de ses déplacements.

Hogna radiata est une espèce méditerranéenne et atlantique. Elle a déjà été repérée dans le sud de l’Ile-de-France. Elle est à rechercher dans les milieux chauds et secs, plutôt rocailleux. On peut la voir toute l’année.

Retrouvez une autre Lycosidae :

Pardosa

Source :

Hogna radiata, fiche descriptive dans l’INPN (A. Canard – 2014)

Quelques observations aux mares de Vilpert

Thymalus limbatus – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

Une sortie entomologie de l’Association des Naturalistes des Yvelines à la Croix de Vilpert me permet de découvrir ce secteur de la forêt de Rambouillet. En chemin vers les mares de Vilpert, je repère un polypore sur un tronc de bouleau mort. Nous y trouvons Diaperis boleti, un coléoptère mycophage et cette fausse casside, Thymalus limbatus, de la famille des Trogossitidae.

Monostegia abdominalis – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

Au bord de l’eau, cette fausse chenille acrobate est attablée sur une lysimaque. Il s’agit de Monostegia abdominalis, une tenthrède oligophage sur les Primulaceae.

Dioxyna bidentis – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

Ces Dioxyna bidentis, diptères Tephritidae, sont omniprésents sur la végétation des berges, tout comme leurs plantes hôtes, les pénibles bidents aux akènes en harpon qui s’accrochent sur nos vêtements.

Arctosa leopardus – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

Cachée sous une pierre, voici Arctosa leopardus, à l’abdomen moucheté de gris, une araignée Lycosidae typique des zones humides.

Acronicta rumicis – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

En lisière, sous les chênes, les succises des prés sont en fleur. Cette chenille de la noctuelle de la patience, commune et polyphage, en fait un festin.

Retrouvez les portraits des espèces citées dans cet article :

Thymalus limbatus

Monostegia abdominalis

Dioxyna bidentis

Arctosa leopardus

Acronicta rumicis

Pardosa

Pardosa gr. lugubris – Chemin des glaises à Poissy © Gilles Carcassès

Avec ces pattes dotées de très longues épines, je classe cette Lycosidae dans le genre Pardosa, probablement du groupe lugubris qui compte trois espèces jumelles. Ces araignées vivent généralement au sol ou sur la végétation basse. Elles ne tissent pas de toile et chassent leurs proies à courre. Ce comportement leur a valu le surnom d’araignées-loups.

Celle-ci, juchée au sommet d’une clôture en bois, est en train de synthétiser un fil de soie que je vois sortir à l’extrémité de son abdomen.

Pardosa gr. lugubris – Poissy © Gilles Carcassès

Le fil s’allonge et s’élève, porté par les courants d’air. Elle prend alors une posture étrange, le postérieur dressé vers le ciel. Lorsque le fil est suffisamment long pour la porter, elle lâche prise et s’envole ! Et je la perd de vue, perplexe, au-dessus du futur centre d’entraînement du PSG.

Retrouvez d’autres Lycosidae dans cet article :

La sortie fourmis