Erythricium aurantiacum

Six cent quatre-vingt dix ! C’est le nombre d’espèces de champignons poussant sur des lichens en France. Il va sans dire que leur détermination est affaire de spécialistes. L’Association Française de Lichénologie en montre quelques-uns dans ses fiches fort bien documentées. Ces champignons peuvent être parasites, ils affaiblissent et parfois tuent le lichen. D’autres sont commensaux et ne semblent pas provoquer de dommages pour leur hôte. D’autres encore forment des galles et bloquent la reproduction du lichen.

Eurythricium aurantiacum sur Physcia cf tenella – Le Chesnay © Gilles Carcassès

Les champignons lichénicoles sont souvent inféodés à un genre de lichen, et parfois même à une seule espèce. Ainsi sur les Physcia, des lichens foliacés gris qui poussent sur les arbres, on peut rencontrer Illosporiopsis christiansenii, rose vif, et ce très probable Erythricium aurantiacum, orange. Celui-ci est un champignon parasite et l’on voit clairement son hôte en voie de dégradation autour de lui. Ces sclérotes couleur de corail assurent la reproduction asexuée du champignon.

Cette espèce semble commune mais elle est très rarement observée en raison de sa taille minuscule.

Retrouvez un autre champignon parasite de lichens :

Illosporiopsis christiansenii

Source :

Erythricium aurantiacum, par l’Association Française de Lichénologie

Chondrostereum purpureum, la stérée pourpre

Chondrostereum purpureum – Feucherolles © Gilles Carcassès

Les troncs entassés par les bûcherons le long de l’allée forestière nous offrent le spectacle coloré de fructifications de champignons. Quelques pleurotes trop mûrs me font regretter de n’être pas passé plus tôt, j’en aurais bien fait une poêlée.

Celui-ci, d’un joli brun violacé, je le connais, c’est la stérée pourpre dont nous parlais à l’école d’horticulture notre professeur de phytopathologie. Ce champignon parasite des arbres est responsable de la maladie du plomb des fruitiers. Les feuilles des arbres atteints présentent des reflets métalliques et dépérissent. Mais c’est aussi un moyen de biocontrôle ! En Amérique du Nord, ce champignon est utilisé pour contrôler les rejets des arbres indésirables dans les plantations forestières. Pour limiter ces repousses, les gestionnaires entaillent les souches des arbres concernés et les badigeonnent d’une pâte contenant des spores de stérée pourpre. Et cela fonctionne plutôt bien, notamment sur bouleau, cerisier de Pennsylvanie, peuplier faux-tremble, érable à sucre et érable rouge. Et c’est sans effets nocifs pour l’environnement et la santé !

Retrouvez un autre champignon en croute joliment coloré :

Terana caerulea

Sources :

Chondrostereum purpureum, par e-phytia

Chondrostereum purpureum, projet de décision réglementaire – Agence de réglemention de la lutte antiparasitaire du Québec (2002)