Misumena vatia

Misuena vatia femelle – forêt de Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

Un marcheur à bâtons me lance : « Jolie fleur ! C’est un coucou, ça ». Je lève la tête, il est déjà loin et je renonce à le détromper.

Le baiser de la mort

Sur cette fleur d’euphorbe des bois, un drame s’est joué. Un mâle d’andrène est venu visiter les nectaires sans voir l’araignée crabe à l’affût. Il s’agit ici de Misumena vatia, la thomise variable. Très connue dans sa forme blanche, elle hante les marguerites, les narcisses, les carottes sauvages et beaucoup d’autres fleurs blanches. Elle peut être aussi jaune, on la voit alors surtout dans les fleurs de pissenlit. Cette espèce est en effet capable de modifier sa couleur en fonction de la fleur sur laquelle elle se cache. Ce processus est assez rapide pour passer du jaune au blanc, mais beaucoup plus lent dans l’autre sens, le temps de fabriquer et accumuler le pigment nécessaire. La vue de l’araignée intervient dans ce mécanisme.

Misumena vatia mâle – Poissy © Gilles Carcassès

Le mâle de cette espèce est très différent de la femelle : petit, maigrichon avec de grandes pattes sombres. Il est ici sur la fleur d’une de mes pivoines arbustives.

Retrouvez une autre araignée qui ne tisse pas de toile :

La saltique arlequin

Source :

Misumena vatia, fiche descriptive dans l’INPN