Synema globosum, le Thomise Napoléon

Synema globosum juvénile – Cannes (06) © Gilles Carcassès

Cette jeune araignée était blottie au creux d’un groupe de feuilles marcescentes dans un chêne.

Synema globosum juvénile – Cannes (06) © Gilles Carcassès

De ce côté, on comprend mieux pourquoi elle est surnommée Thomise Napoléon ! Reconnaissez-vous sur son abdomen la silhouette de l’empereur coiffé de son bicorne ?

Synema globosum est une araignée crabe très commune partout en France, quoique plus fréquente en zone méditerranéenne. Elle chasse à l’affût sur des fleurs, notamment celles des Apiaceae, et y capture toutes sortes d’insectes, y compris des fourmis.

Voici des individus matures photographiés en été :

Synema globosum mâle – Poissy © Gilles Carcassès
Synema globosum femelle – Rosny-sur-Seine © Gilles Carcassès

La femelle est beaucoup plus grosse et dodue que le mâle.

Retrouvez une autre araignée crabe :

Le Thomise tronqué

Sources :

Fiche d’identifications des différentes « araignées crabes » de la clé Spipoll, de Lucien Claivaz

Synema globosum, fiche descritive dans l’INPN (A. Canard – 2014)

Pistius truncatus, le Thomise tronqué

Pistius truncatus femelle – Crespières © Gilles Carcassès

Brrr ! Cette araignée crabe n’a pas l’air commode !

Perchée au sommet d’une borne en bois en bordure d’un parking en forêt, elle attend peut-être qu’une phalène brumeuse vienne s’y poser. Cette nuit, les arbres et les murs en sont couverts de ces petits papillons gris !

Pistius truncatus femelle – Crespières © Gilles Carcassès

Les quatre pattes postérieures sont beaucoup plus petites que les antérieures, et l’abdomen est en forme de trapèze, la partie large à l’arrière étant tronquée. Ces éléments m’orientent vers l’espèce Pistius truncatus. La bague sombre sur la dernière patte vient confirmer le diagnostic.

Cette Thomisidae est une forestière, elle fréquente les lisières et les frondaisons des jeunes chênes.

Retrouvez une autre Thomisidae :

Runcinia grammica

Source :

L’identification des espèces d’araignées sans toile de chasse
de la région PACA, de Françoise Drouard et Anne Bounias-Delacour

Xysticus ulmi

Xysticus ulmi – Parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Je passe le filet dans un groupe de roseaux des bois. Ces graminées élancées hébergent toujours quantité d’insectes. Cette fois-ci, c’est une araignée qui retient mon attention. Elle a la posture d’une araignée crabe. Sa couleur et les chevrons sur son abdomen m’orientent vers le genre Xysticus. Les pattes antérieures très pointillées et les motifs du corps permettent d’identifier Xysticus ulmi. Ici, c’est une femelle, le mâle a les pattes antérieures plus foncées et l’abdomen moins rebondi.

Xysticus ulmi est une espèce commune, elle apprécie les hautes herbes des prairies humides où elle chasse à l’affût.

Retrouvez d’autres Thomisidae :

Diaea dorsata, la Thomise tricolore

Misumena vatia

Runcinia grammica

Source :

Fiche d’identification des différentes « araignées crabes » de la clé Spipoll, de Lucien Claivaz

Diaea dorsata, le thomise tricolore

Diaea dorsata – Vétheuil (95) © Gilles Carcassès

Voici une petite araignée-crabe aux couleurs originales ! Grâce à cela, je la détermine facilement : il s’agit de Diaea dorsata. Chez cette espèce, les individus subadultes passent l’hiver à l’abri sous des écorces d’arbre. Ici c’est une jeune femelle que j’ai trouvée cachée dans un champignon dégradé, sur un tronc de frêne. Elle est en compagnie de plusieurs Aniphaena accentuata, ces araignées blondes que l’on devine sur la photo. Plusieurs experts m’ont rapporté que ces deux espèces sont connues pour hiverner très souvent ensemble.

Diaea dorsata est plutôt une forestière, elle ne tisse pas de toile et chasse à l’affût dans les feuilles des buissons et des arbres. On la rencontre souvent dans les lisières.

Retrouvez une autre araignée crabe :

Runcinia grammica

Source :

Fiche d’identification des différentes araignées crabes de la clé Spipoll, de Lucien Claivaz

Misumena vatia

Misuena vatia femelle – forêt de Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

Un marcheur à bâtons me lance : « Jolie fleur ! C’est un coucou, ça ». Je lève la tête, il est déjà loin et je renonce à le détromper.

Le baiser de la mort

Sur cette fleur d’euphorbe des bois, un drame s’est joué. Un mâle d’andrène est venu visiter les nectaires sans voir l’araignée crabe à l’affût. Il s’agit ici de Misumena vatia, la thomise variable. Très connue dans sa forme blanche, elle hante les marguerites, les narcisses, les carottes sauvages et beaucoup d’autres fleurs blanches. Elle peut être aussi jaune, on la voit alors surtout dans les fleurs de pissenlit. Cette espèce est en effet capable de modifier sa couleur en fonction de la fleur sur laquelle elle se cache. Ce processus est assez rapide pour passer du jaune au blanc, mais beaucoup plus lent dans l’autre sens, le temps de fabriquer et accumuler le pigment nécessaire. La vue de l’araignée intervient dans ce mécanisme.

Misumena vatia mâle – Poissy © Gilles Carcassès

Le mâle de cette espèce est très différent de la femelle : petit, maigrichon avec de grandes pattes sombres. Il est ici sur la fleur d’une de mes pivoines arbustives.

Retrouvez une autre araignée qui ne tisse pas de toile :

La saltique arlequin

Source :

Misumena vatia, fiche descriptive dans l’INPN

Runcinia grammica

Runcinia grammica sur une achillée millefeuille – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Je rencontre souvent sur les ombelles au printemps et en été ce beau thomise rayé. Runcinia grammica est facilement identifiable au V roux sur fond crème qui orne le dessus de son abdomen. On peut repérer aussi les deux lignes noires sur le thorax et la fine carène banche au niveau des yeux. Quatre yeux sont placés au-dessus de cette carène, quatre autres sont juste en dessous.

Runcinia grammica fait partie des Thomisidae. Elle ne tisse pas de toile et chasse à l’affût. Rien ne lui fait peur, elle se nourrit de toutes sortes d’insectes, même beaucoup plus gros qu’elle : punaises, mouches, abeilles, criquets, sauterelles, papillons, agrions… Elle peut aussi capturer et consommer des araignées d’autres espèces qui auraient la mauvaise idée de vouloir s’installer sur son terrain de chasse.

Le mâle est plus malingre, avec les deux premières paires de pattes plus sombres.

Retrouvez d’autres araignées du parc du peuple de l’herbe :

La sortie fourmis

Sources :

Thomise Runcinia grammica, par Notes de terrain

Araignées crabes, par Nature en ville à Cergy-Pontoise

Fiche d’identification des différentes araignées crabes de la clé Spipoll, de Lucien Claivaz