Parapiesma quadratum, la Piesmatide de la betterave

Atriplex glabriuscula – L’hôpital-Camfrout (29) © Gilles Carcassès

En face, très loin, l’Amérique

Cette Amaranthaceae vue au port de Kerascoët est probablement Atriplex glabriuscula, l’arroche de Babington. Cette plante des hauts de plage est présente sur le littoral, de la Bretagne jusqu’au nord de la Scandinavie. On peut la rencontrer aussi sur le littoral atlantique du Canada. C’est juste en face, mais pas la porte à côté tout de même !

Curieux, j’inspecte le feuillage de cette plante que je n’avais jamais vue.

Parapiesma quadratum – L’hôpital-Camfrout (29) © Gilles Carcassès

J’y trouve de petits homoptères roses au ventre vert. Celui-ci est sur le dos, on distingue le rostre avec lequel il pique sa plante hôte.

Parapiesma quadratum – L’hôpital-Camfrout (29) © Gilles Carcassès

Le voici à l’endroit. Il ressemble fort à un Piesmatidae déjà rencontré : Piesma maculatum. Mais ce n’est pas cette espèce car la marge du pronotum est arrondie, sans échancrure. Il s’agit de Parapiesma quadratum qui est justement inféodé à des Amaranthaceae des bords de mer et milieux salins comme les pourpiers de mer, les salicornes et certaines arroches.

Je regarde sa répartition dans GBIF. Il n’a pas comme Atriplex glabriuscula franchit l’Océan. Ce n’est peut-être qu’une question de temps…

Retrouvez un autre insecte des Amaranthaceae :

Lixus juncii

Source :

Parapiesma quadratum dans Insektarium

Piesma maculatum

Piesma maculatum – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

J’ai trouvé une drôle de petite bête plate (3mm) au bord d’un champ. Ne dirait-on pas un tigre ?

Piesma maculatum – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

Son pronotum est marqué de deux carènes longitudinales seulement, et non trois, il me faut donc chercher ailleurs. Là, je découvre l’existence d’une toute petite famille d’hétéroptères, les Piesmatidae. Celui-ci est Piesma maculatum. Cette espèce n’est pas rare, mais elle manquait dans la base de données régionale d’Ile-de-France.

Piesma maculatum vit essentiellement sur les Amaranthaceae, en particulier les chénopodes. Il peut se nourrir sur les betteraves, mais n’occasionne pas de dégâts sensibles en piquant cette plante avec son rostre. Il ne transmet pas non plus les virus des jaunisses des betteraves, ce qui est le fait de plusieurs espèces de pucerons.

Pour comparer, voici des tigres (famille des Tingidae) :

Tingis auriculata

Tingis cardui

Source :

Revision of Palaearctic Piesmatidae – Von Ernst HEISS and Jean PERICART