L’hister à quatre taches

Hister quadrimaculatus – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Quelques grosses pierres parsèment la pelouse rase broutée par les lapins. Sous l’une d’elles, je trouve une fourmilière et un coléoptère très entouré de larves et d’adultes de très petites fourmis. Trop content de trouver un coléoptère inconnu, j’oublie de photographier les fourmis pour les identifier. Dommage !

Le voici dans mon bocaloscope pour examen. Cet aspect de scarabée avec des élytres raccourcis m’oriente vers les Histeridae. 17 espèces de cette famille sont répertoriées en Ile-de-France. Celui-ci est le plus commun d’entre eux, Hister quadrimaculatus. Le critère pour le distinguer de l’autre Hister de grande taille à taches rouges est la présence de cette strie (dite subhumérale interne) sur le côté de l’élytre, incomplète et proche de la dernière strie entière. Ce détail est visible à gauche sur ma photo.

Son tibia antérieur en forme de pelle dentée et sa robuste constitution sont des adaptations à une vie souterraine. Plus exactement, c’est dans les bouses et les crottins qu’il fouit, à la recherche des larves d’insectes dont il se nourrit.

Que faisait-il dans cette fourmilière ? Je formule trois hypothèses :

  • le malheureux a été capturé par une horde de fourmis qui s’apprêtent à le découper en morceaux pour le dévorer,
  • il est venu par gourmandise croquer quelques larves dodues de fourmis et sa carapace le protège des assauts défensifs des fourmis adultes,
  • il offre quelques délicieuses sécrétions corporelles aux fourmis en échange d’un repas de larves. J’ai lu en effet que plusieurs espèces d’Histeridae entretiennent d’étroites relations de mutualisme avec des fourmis et vivent dans des fourmilières.

Il n’a visiblement pas souffert de son séjour dans cette fourmilière et les espèces d’Histeridae connues pour être myrmécophiles ne lui ressemblent pas. Il me reste l’hypothèse numéro 2, que je qualifierai de hautement probable.

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