Voici un genre de Carabidae aisément reconnaissable : rouge cuivré avec des reflets verts et les deux premiers articles des antennes orange, c’est un Poecilus. Cela se complique pour aller à l’espèce. Sur cette photo, il est impossible de distinguer Poecilus cupreus de son jumeau Poecilus versicolor dont les élytres sont un tout petit peu plus étroits.
On trouve ces Carabidae surtout dans les prés et dans les champs où ils se nourrissent de limaces, de petits insectes et aussi parfois de graines. J’ai trouvé celui-ci en forêt de Marly.
Ce coléoptère a été trouvé sous une branche morte en forêt de Marly. Avec ces antennes en râteau, c’est dans la famille des Lucanidae qu’il faut chercher ce bel insecte. Platycerus caraboides est nettement plus petit (13mm) que la petite biche et le lucane cerf-volant, les représentants les plus connus de cette famille. Sa vie larvaire s’étend sur deux ou trois ans dans le bois décomposé, les adultes sont visibles dès le début du printemps. Cette espèce est commune un peu partout en France.
Retrouvez un autre coléoptère dont la larve vit dans le bois mort :
Nous arrivons en avance au lieu de rendez-vous pour la sortie carabes que l’OPIE a organisée. J’en profite pour secouer quelques ronces à proximité du parking, route Royale. Zygina griseombra est une belle surprise, elle est donc bien présente dans la forêt de Marly aussi. Dans quelques semaines, elle quittera son roncier pour gagner les frondaisons des charmes, elle sera alors plus difficile à observer.
Ce forficule aptère est facile à trouver dans les feuilles mortes de la forêt. Chelidurella acanthopygia est souvent associé aux chênes.
Les premières explorations dans le bois pourri des vieilles souches nous donnent quelques petites biches, alias Dorcus parallelipipedus.
Par endroits, ce Tenebrionidae abonde. Uloma culinaris semble affectionner le bois très dégradé dans lequel nous pouvons facilement enfoncer les doigts.
Il nous faut descendre vers une zone plus humide pour trouver une meilleure biodiversité.
Près d’un ruisseau, les troncs de quelques charmes hébergent de belles hépatiques. Voici Metzgeria furcata, une petite espèce au thalle en lanières bifurquées.
Voyez-vous la salamandre, débusquée inopinément en creusant au pied de ce tronc décomposé de hêtre ? Attention, l’espèce est protégée, il ne faut pas la toucher ni la déranger ! Elle se met assez vite à l’abri des regards indiscrets en s’enfonçant plus profondément dans sa tanière. Le découvreur remet délicatement le morceau de bois tel qu’il était placé.
Enfin, des Carabidae ! Nous trouvons plusieurs Platynus assimilis sous des branches tombées, et des Carabus auronitens, aux reflets dorés, d’abord un mâle puis une femelle. Placés ensemble dans un seau d’observation, ils s’accouplent aussitôt pour le plus grand étonnement des participants !
Ce Carabus problematicus vaut bien un gros plan pour apprécier ses splendides reflets violacés.
Retrouvez un autre reportage sur une animation de l’OPIE :
En battant quelques branches basses de chêne garnies de feuilles sèches, je récupère ce petit charançon hirsute. J’essaie de le photographier sur une feuille morte, mais il a la bougeotte. Je le recueille alors au creux de ma main où il se tient un peu plus tranquille, me permettant quelques photos.
La zone noire allongée sur la base de la suture des élytres n’est en fait pas pourvue d’écailles, ce qui laisse voir la couleur de fond. Ce dessin noir très visible est une caractéristique de l’espèce Strophosoma melanogrammum. Les adultes se nourrissent des feuilles de nombreuses espèces d’arbres et d’arbustes et les larves grignotent des racines.
Ce Curculionidae forestier européen a été introduit accidentellement en Amérique du Nord à la fin du XIXème siècle.
En forêt de Marly, je soulève une petite plaque d’écorce sur le tronc mort d’un érable déraciné. Cette jolie larve est dessous, elle s’agite très mollement. Je la photographie avant de replacer le bout d’écorce.
Parce qu’un passionné a un jour élevé une telle larve jusqu’à l’émergence de l’adulte, on sait désormais mettre un nom d’espèce sur ce curieux animal. Il s’agit de Stenagostus rhombeus, un grand taupin forestier (2cm) de mœurs nocturnes. Comme il vient assez bien à la lumière, il vole parfois autour des lampes des amateurs de papillons de nuit.
L’extrémité de son abdomen est doté d’expansions en crochets. Ces urogomphes seraient utiles à la progression de la larve dans le bois pourri sous les écorces.
Voici à quoi ressemble un Stenagostus adulte. J’ai surpris celui-ci sur un billot de châtaignier une nuit d’été.