Cymus claviculus

Cymus claviculus – Saint-Germain-de-Modéon (21) © Gilles Carcassès

Le chemin forestier qui descend vers la rivière est gorgé d’eau. Je passe un coup de filet rasant dans les touffes d’un jonc très court et je récupère cette toute petite punaise de 3mm.

Ce Cymidae est Cymus claviculus, on le reconnaît notamment à sa petite taille, à sa teinte claire et au dessin particulier de son scutellum. Il vit sur les joncs et les laîches, dont il pique les graines. On le trouve assez souvent sur le jonc des crapauds. Les adultes hivernent dans la litière ou sous une écorce décollée.

Retrouvez un autre Cymus :

Cymus melanocephalus

Sources :

Cymus claviculus, par British Bugs

Inventaire analytique des Lygéidés de la Manche, par Alain Livory

Un petit tour sur les coteaux de Crespières

Evarcha arcuata mâle – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

Cette belle Salticidae nous regarde quitter notre stationnement tout en haut du village de Thiverval-Grignon. Bonne pâte et curieuse comme le sont souvent les saltiques, elle se laisse tirer le portrait.

Rhodometra sacraria – Cespières © Gilles Carcassès

Sur le plateau agricole, le Geometridae Rhodometra sacraria décolle devant moi et se pose sur une herbe de la jachère au bord du chemin. Je n’en ai jamais vu d’aussi coloré !

Tropidothorax leucopterus – Crespières © Gilles Carcassès

Au pays des dompte-venins, communs sur ce site, Tropidothorax leucopterus est roi ! Il se restaure ici sur une ombelle d’Apiaceae.

Agalenatea redii – Crespières © Gilles Carcassès

Perchée sur une inflorescence de centaurée, l’épeire de velours a tissé sa toile. Cette belle femelle a un look inhabituel avec ces plages blanches très voyantes.

Acleris rhombana – Crespières © Gilles Carcassès

Je croise plusieurs Acleris rhombana. Les prunelliers, les aubépines et les cerisiers de Sainte-Lucie envahissent par endroits la pelouse calcaire. Ce sont justement les trois plantes hôtes principales de ce Tortricidae.

Pour plus d’informations sur ces espèces, retrouvez leur portrait dans ces articles :

La phalène sacrée

Tropidothorax leucopterus

L’épeire de velours

Acleris rhombana

Lygaeus equestris, la Punaise écuyère

Lygaeus equestris – Castres © Gilles Carcassès

La punaise écuyère (Lygaeus equestris) passe l’hiver blottie dans la litière ou une fissure d’écorce. Celle-ci est sortie prendre le soleil sur le tronc d’un pin laricio. Mais est-ce bien une punaise écuyère ? On la confond souvent avec une espèce très proche, Lygaeus simulans, décrite seulement en 1985. Pour en voir le cœur net, il faut observer attentivement la tête.

Lygaeus equestris (détail de la tête) – Castres © Gilles Carcassès

Sur cette vue rapprochée de la tête, on voit que l’antenne (gauche) est fixée sur un tubercule arrondi et non anguleux, et que la zone orange du dessus de la tête est moins étendue que chez l’espèce jumelle Lygaeus simulans.

Lygaeus equestris est polyphage mais semble préférer le dompte-venin et les pissenlits.

Retrouvez une autre Lygaeidae dont la tête est en partie rouge :

Spilostethus pandurus

Une autre Lygaeidae qui apprécie le dompte-venin :

Tropidothorax leucopterus

Sources :

Lygaeus equestris, fiche descriptive dans l’INPN

Photos de Lygaeus simulans dans iNaturalist

Arocatus roeselii

Arocatus roeselii – Andrésy © Gilles Carcassès

L’hiver, ces petites punaises rouge et noir de la famille des Lygaeidae s’abritent sous les écorces des platanes. A la forme de sa tête, je reconnais Arocatus roeselii.

Arocatus roeselii – Andrésy © Gilles Carcassès

Celle-ci est sur le dos. On devine son rostre rangé sous son corps : il va jusqu’à l’entrejambe de ses pattes postérieures. L’insecte est ainsi équipé pour piquer les fruits du platane dont il suce la sève.

Arocatus roeselii – Jouy-le-Moutier (95) © Gilles Carcassès

Cet Arocatus roeselii, observé en octobre sur une boule d’akènes de platane est en train de se nourrir. Cette espèce vit aussi sur les aulnes dont il pique les jeunes cônes.

Retrouvez un autre habitué des écorces de platane :

Dromius quadrimaculatus

Une autre punaise Lygaeidae :

Tropidothorax leucopterus

Source :

Arocatus roeselii, fiche descriptive dans l’INPN, par Roland Lupoli

Tropidothorax leucopterus

Tropidothorax leucopterus, sur les fleurs du dompte-venin – Crespières  © Gilles Carcassès

Ceci n’est pas un gendarme

J’aime bien les punaises rouge et noir, et celle-ci manquait à ma collection. Pour trouver Tropidothorax leucopterus, une Lygaeidae, il faut chercher sur le dompte-venin (Vincetoxicum hirundinaria). Cette plante pousse sur les coteaux calcaires, dans les prairies et dans les bosquets.

Tropidothorax leucopterus peut aussi se nourrir de la sève d’autres plantes de la même famille (les Apocynaceae), comme l’herbe aux perruches, ou asclépiade de Syrie, parfois échappée de jardin et naturalisée.

Cette punaise concentre dans son corps les substances très toxiques qu’elle puise dans sa plante-hôte. Comme souvent chez les insectes, cette combinaison de couleurs rouge et noir avertit les prédateurs et les dissuade de la consommer.

Retrouvez d’autres punaises en rouge et noir :

Spilostethus pandurus

Corizus hyoscyami

Source :

La punaise de l’asclépiade, par Notes de terrain

Beosus maritimus

Beosus maritimus – Poissy © Gilles Carcassès

J’ai cru voir un Rhyparochrominae !

D’ordinaire dans cette sous-famille des punaises Lygaeidae, avec ce look en noir et blanc, je rencontre le très classique Rhyparochromus vulgaris. Mais cette fois-ci, c’est une autre espèce car la tache blanche sur l’hémélytre est plus nette et les pattes sont bicolores.

J’ai le plaisir de vous présenter Beosus maritimus, que je n’avais encore jamais rencontré bien qu’il soit, paraît-il, très commun partout lui aussi. Cette punaise se cache dans la litière et glane des graines au sol, alors que Rhyparochromus vulgaris grimpe volontiers au sommet des plantes pour se nourrir, il est donc plus facile à observer.

Les faux amis

Beosus maritimus / Rhyparochromus vulgaris
© Gilles Carcassès

Il y a plusieurs différences dans la forme et la disposition des taches blanches entre ces deux espèces, je vous les laisse trouver !

Retrouvez d’autres punaises Lygaeidae :

Spilostethus pandurus

Dimorphopterus spinolae

Source :

Hétéroptères Lygaeidae de Haute-Normandie, par Jean-Bernard AUBOURG & Jean-Louis GARGATTE (2014)

Melanocoryphus albomaculatus

Melanocoryphus albomaculatus – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Cette petite Lygaeidae est sur une fleur de séneçon, une de ses plantes préférées. Elle pique les graines et en ponctionne la sève. On voit ici son rostre entre ses pattes avant. Ces taches sombres irrégulières sur son corps sont peut-être des séquelles d’un accident ou de l’attaque d’un prédateur ?

Melanocoryphus albomaculatus – Poissy © Gilles Carcassès

En voici une autre, aux couleurs éclatantes, vue dans sur un tas de bois. Melanocoryphus albomaculatus affectionne les expositions chaudes et les surfaces verticales. On l’observe souvent sur des poteaux et des éléments de clôture.

Melanocoryphus albomaculatus sur le tronc d’un pin © Gilles Carcassès

Elle se rassemble parfois en grand nombre dans les fissures des troncs d’arbres pour y passer l’hiver à l’abri des intempéries.

Retrouvez d’autres punaises rouge et noir :

Spilosthetus pandurus

Corizus hyoscyami

Source :

Les punaises « rouge et noir », par Vincent Derreumaux

Kleidocerys resedae

Kleidocerys resedae – Chambourcy © Gilles Carcassès

La punaise des chatons de bouleaux

Une bonne balade de trois heures en forêt, c’est excellent pour garder la forme. C’est aussi l’occasion de ramasser quelques champignons. Des chanterelles ! Miam ! Elles seront parfaites pour accompagner une aile de raie sauce hollandaise.

De retour à la maison, sous l’effet de la douce chaleur du foyer, une dizaine de petits insectes sortent du panier et s’égayent sur la table de la cuisine. C’est la débandade ! Je capture un de ces passagers clandestins et lui propose une feuille de glycine pour le photographier dehors et l’identifier.

Avec son museau de souris, je lui trouve une bonne tête de punaise Lygaeidae. Je le trouve effectivement dans cette famille. Il s’agit de Kleidocerys resedae, qui vit pour l’essentiel sur les bouleaux. Au printemps, les adultes se réveillent de leur sommeil hivernal et grimpent dans les bouleaux. Les deux sexes stridulent avant de s’accoupler. Les œufs sont pondus sous les écailles des chatons femelles. Les juvéniles et les adultes se nourrissent de la sève de ces arbres. L’automne venu, les adultes s’enfouissent pour hiverner dans la litière.

Devinez-vous sous quels arbres j’ai trouvé mes chanterelles ? Des bouleaux bien sûr !

Il paraît que les adultes stridulent aussi dans la litière lorsqu’ils sont dérangés. Je ne sais pas si l’information est exacte ; en tout cas, je n’ai rien entendu…

Retrouvez d’autres insectes amateurs de bouleaux :

La chevelure dorée

Le grand scolyte du bouleau

La punaise nébuleuse

Spilostethus pandurus

Spilostethus pandurus – Castres (81) © Gilles Carcassès

Spilostethus pandurus, punaise de la famille des Lygaeidae, est ici sur une sommité fleurie de Centhranthus ruber, la fausse valériane. Orange sur un fond rose, la nature ferait-elle des fautes de goût ? Cela tient sans doute au rendu des couleurs de mon bridge.

Cette punaise, comme beaucoup d’autres, arbore des couleurs aposématiques, voyantes et contrastées, qui préviennent ses prédateurs de sa toxicité. C’est en puisant la sève de plantes toxiques comme le dompte-venin qu’elle acquiert cette propriété en accumulant dans son corps les poisons des plantes consommées. On la voit aussi souvent sur le laurier-rose, une autre plante toxique.

Spilostethus pandurus – Castres (81) © Gilles Carcassès

Je reconnais cette espèce au flacon rouge qui orne le dessus de son thorax. Ce dessin n’est pas présent chez Lygaeus equestris, une espèce très ressemblante.

Spilostethus pandurus est une espèce méridionale. Elle a déjà été vue en Ile-de-France, mais elle y semble rare. Qui la trouvera dans les Yvelines ?

Retrouvez une autre punaise rouge et noire :

Corizus hyoscyami, la corise de la jusquiame

La punaise de l’ortie

Galeries d’insectes sous une écorce – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Logements libres

Sous l’écorce décollée d’un arbre mort sur pied, j’observe ces galeries en labyrinthes très esthétiques, sans doute l’œuvre d’agriles (des coléoptères Buprestidae). Certaines sont encore pleines de la sciure laissée par les larves, d’autres se sont vidées de leur contenu et sont squattées par de petits occupants. Une punaise grise partage les lieux avec une petite famille de Polyxenus lagurus, de curieux mille-pattes diplopodes.

En hivernage

Je place la punaise dans un bocal d’observation pour mieux la photographier.

Heterogaster urticae © Gilles Carcassès

On voit très bien la dent du fémur de la patte antérieure, les taches noires arrondies de la membrane, les anneaux noirs sur les tibias, le connexivum (1) noir à carrés blancs. C’est la punaise de l’ortie : Heterogaster urticae. Comme son nom l’indique elle vit sur les orties. On l’y voit parfois en grand nombre à la belle saison. Les adultes passent l’hiver dans la litière, dans des nids d’oiseaux, ou comme ici sous des écorces.

(1) connexivum = bordure latérale aplatie de l’abdomen, chez les punaises

Sources :

La punaise de l’ortie par Quel est cet animal

Inventaire analytique des Lygaeidae de la Manche, par Manche Nature