Rue de Béthemont, mon regard est arrêté par la silhouette d’un papillon posé sur le pilier d’un porche.
Je détermine facilement Clepsis dumicolana grâce aux dessins de ses ailes. Ce Tortricidae est inféodé au lierre. Le porche où je l’ai découvert est d’ailleurs environné de lierre. Cette espèce est bivoltine, sa première génération vole au printemps, la seconde en été.
Aujourd’hui, je bats des aubépines ! Elles sont en pleine floraison et forcément, je vais trouver des insectes. Ce petit papillon de nuit (4mm) d’aspect très sombre dans mon bac a eu l’amabilité de ne pas s’envoler tout de suite et j’ai pu prendre cette photo qui m’a permis de l’identifier.
Pammene rhediella semble inféodé aux Rosaceae arbustives, essentiellement les pommiers et les aubépines mais on l’observe aussi parfois sur les fleurs du cornouiller sanguin. Comme ce papillon ne vient pas à la lumière, c’est généralement en battant les aubépines qu’il est observé.
La larve passe l’hiver dans les fruits de sa plante hôte et le papillon émerge au printemps, avec un pic de vol en avril.
Mon observation est une deuxième donnée pour l’Ile-de-France dans la base de données régionale.
Cette belle Salticidae nous regarde quitter notre stationnement tout en haut du village de Thiverval-Grignon. Bonne pâte et curieuse comme le sont souvent les saltiques, elle se laisse tirer le portrait.
Sur le plateau agricole, le Geometridae Rhodometra sacraria décolle devant moi et se pose sur une herbe de la jachère au bord du chemin. Je n’en ai jamais vu d’aussi coloré !
Au pays des dompte-venins, communs sur ce site, Tropidothorax leucopterus est roi ! Il se restaure ici sur une ombelle d’Apiaceae.
Perchée sur une inflorescence de centaurée, l’épeire de velours a tissé sa toile. Cette belle femelle a un look inhabituel avec ces plages blanches très voyantes.
Je croise plusieurs Acleris rhombana. Les prunelliers, les aubépines et les cerisiers de Sainte-Lucie envahissent par endroits la pelouse calcaire. Ce sont justement les trois plantes hôtes principales de ce Tortricidae.
Pour plus d’informations sur ces espèces, retrouvez leur portrait dans ces articles :
Les conifères ont aussi leurs papillons, et pas seulement la tristement célèbre processionnaire du pin. Voici par exemple deux lépidoptères inféodés aux Cupressaceae.
Les chenilles de Pseudococcyx tessulatana percent les cônes des cyprès et se nourrissent de leurs graines. Ce Tortricidae est strictement méditerranéen.
Ecleora solieraria a une répartition méditerranéo-atlantique. Les chenilles de ce Geometridae consomment les feuilles en écailles des cyprès et des genévriers.
Nous tendons nos ficelles entre deux jeunes frênes dans la prairie près de la Seine : une pour y suspendre un drap blanc, et l’autre pour maintenir la lampe à bonne hauteur. Une bâche blanche au sol vient compléter le dispositif. La nuit tombe, c’est le moment d’allumer ! Les premiers papillons arrivent, accompagnés d’une cohorte de trichoptères et de chironomes de toutes tailles. Acleris forrskaleana et Eucosma conterminana (photo ci-dessus) sont bien typés et faciles à reconnaître. Le premier est lié aux érables et la chenille du second mange les graines des salades.
Ce Carcina quercana, de la famille des Depressariidae, est venu se poser sur le verre de mes lunettes !
Plusieurs hydrocampes du nénuphar se posent sur le drap vers 23 heures. Les chenilles de cette espèce vivent dans l’eau sous les feuilles des nénuphars.
Voici le local de l’étape : Euzophera pinguis est la Phycide du frêne. Je suis enchanté de faire sa connaissance !
Des coléoptères se sont invités à la fête : de petits hannetons blonds, attirés par nos lampes frontales, heurtent nos têtes avec insistance. Et ce petit Tenebrionidae mycophage, Diaperis boleti, nous fait la surprise de sa visite sur le drap.
Retrouvez les portraits des espèces photographiées dans cet article :
Minuit et demi, on sort la batterie de rechange, ou on va se coucher ?
Au moment où nous commençons à remballer le matériel, un Tortricidae inconnu vient se poser sur le voile. Je ressors de ma poche l’appareil photo. L’entomologiste professionnel du groupe rouvre sa mallette et prélève le papillon pour l’examiner plus tard dans son laboratoire, sous une loupe binoculaire.
Quelques jours passent et le verdict tombe, il s’agit de Cochylis roseana, dont les chenilles ne se nourrissent que des graines des cardères sauvages (Dipsacus fullonum). Et c’est le première fois qu’il est observé en Ile-de-France. J’ose espérer, à voir les grandes quantités de cardères dans le parc du peuple de l’herbe, qu’il n’était pas le seul et unique de son espèce dans le secteur !
Retrouvez dans cet article la plante hôte de ce papillon :
J’aime bien la nuit secouer les branches des saules, il en tombe parfois de jolis cadeaux. Ce Tortricidae resplendit dans mon bac blanc. Ses bandes et taches argentées le rendent aisément reconnaissable. Olethreutes arcuella n’est pas rare mais sa chenille est très rarement observée car elle consomme des feuilles mortes, de bouleaux notamment et sans doute d’autres espèces d’arbres.
Je vois quelques papillons voleter dans le bois à la lueur de ma lampe frontale. L’un d’eux est posé sur une borne en bois au bord du parking forestier. Je n’ai pas à chercher bien loin son identité car c’est le plus fréquent des lépidoptères en cette première décade de février.
Tortricodes alternella vole en février et mars, et ses chenilles sont visibles en avril et en mai sur les feuilles des chênes et des charmes.
Celui-ci est venu sur mon voile blanc éclairé. Les individus contrastés sont plus faciles à identifier.
Retrouvez un autre Tortricidae que l’on peut voir en hiver :
Quelle drôle de bestiole posée sous une brindille ! Aux ailes couvertes d’écailles, je devine que c’est un papillon. Et j’ai déjà vu ces touffes de très grosses écailles chez certains Acleris, dans la famille des Tortricidae.
Je tourne très doucement la brindille pour prendre une photo sous un angle moins inhabituel. Il s’agit d’Acleris cristana, une espèce extrêmement variable mais qui a toujours cette crête claire à l’arrière de la tête et ces deux toupets dressés au milieu des ailes antérieures. Je remarque que malgré l’exubérance de ses formes et motifs, il est assez peu visible sur son support.
Les chenilles d’Acleris cristana se nourrissent des feuilles des prunelliers, des aubépines, des pruniers et des pommiers. On peut observer ce papillon à peu près toute l’année, avec un pic début avril.
Retrouvez d’autres papillons dont les plantes hôtes sont les prunelliers et les aubépines :
Un microlépidoptère est venu à la lumière. L’agencement des zones sombres sur ses ailes me permet de le déterminer. Ce visiteur est Clepsis consimilana, l’une des 245 espèces de Tortricidae recensées en Ile-de-France. Ce papillon peut être observé d’avril à novembre, en deux générations. Ses chenilles vivent sur le troène et parfois sur le lilas, deux arbustes de la famille des Oleaceae.
Il est joli vu de profil, j’aime bien son petit museau de chien.