Dasineura urticae

Galle de Dasineura urticae – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Cette petite galle sur une inflorescence d’ortie dioïque est l’œuvre d’un moucheron, Dasineura urticae, de la famille des Cecidomyiidae. De nombreuses feuilles sur cette même plante présentent aussi ces galles renflées et velues. A l’intérieur de chacune de ces bourses creuses s’active un petit asticot blanc, larve de ce diptère. Trois générations se succèdent généralement dans l’année. Cette espèce inféodée aux orties est commune mais peu observée.

Retrouvez une autre galle de cécidomyie :

La galle des fruits de la carotte

En savoir plus sur les galles de cécidomyies :

Ma présentation aux rencontres naturalistes d’Ile-de-France 2019

Source :

Un écosystème: la faune de l’ortie dioïque, par Françoise Seyot et Remi Coutin

Des aiguilles dans une botte de foin !

C’est le nom d’une enquête naturaliste sur les longicornes des milieux ouverts, lancée en 2023 par l’OPIE et l’ARB Ile-de-France. Elle porte sur quatre aiguilles, celles de la scabieuse, du genêt, de la bourdaine et de la vipérine. Ces petits Cerambycidae sont fins et allongés, d’où leur surnom d’aiguille.

Au parc du peuple de l’herbe, les trois premières plantes ne sont pas légion, en revanche sur certains secteurs, les vipérines forment des peuplements denses et étendus.

Le mois de juin étant le meilleur mois pour observer les aiguilles, me voilà parti en chasse ciblée, inspectant une à une les touffes de vipérines.

Opsilia coerulescens, l’aiguille de la vipérine – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

La rencontre avec Opsilia coerulescens n’aura pas lieu sur une vipérine mais sur une feuille de luzerne !

Opsilia coerulescens – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Chez cette espèce, l’antenne est ainsi placée qu’elle partage complètement l’œil en deux !

Après quelques photos, j’ai invité mon aiguille à venir prendre la pose sur sa plante hôte mais elle n’en a fait qu’à sa tête, elle s’est envolée et je l’ai perdue de vue.

Retrouvez d’autres longicornes :

Trois beaux clytes

En savoir plus sur les longicornes :

Longicornes de France – Atlas préliminaire (Coleoptera : Cerambycidae & Vesperidae)
Julien TOUROULT, Valentina CIMA, Hervé BOUYON, Christophe HANOT,
Arnaud HORELLOU & Hervé BRUSTEL

Tortrix viridana, la Tordeuse verte du chêne

Tortrix viridana – Rosny-sur-Seine © Gilles Carcassès

Lors d’une sortie en forêt de Rosny-sur-Seine, je repère dans un secteur où dominent les charmes ce papillon vert posé sur une feuille de mercuriale. Ses ailes antérieures présentent de faibles ondulations croisées ce qui lui donne un aspect légèrement gaufré sous certains éclairages.

Totrix viridana est une espèce forestière, ses chenilles consomment les jeunes feuilles des chênes. Certaines années, ce papillon pullule lorsqu’il émerge en masse au mois de juin. C’est le cas cette année apparemment. Je l’ai trouvé aussi en forêt de Marly en secouant des branches basses de hêtre.

Tortrix viridana – Rosny-sous-bois © Gilles Carcassèsl

Quelques fois, il est d’un vert très pâle et peut paraître blanc au soleil.

Retrouvez un autre papillon de nuit vert :

La Halias du hêtre

Sources :

Tortrix viridana, dans e-phytia

Tortrix viridana, dans Lepiforum

Une animation au parc du peuple de l’herbe – 9 juin 2024

Les services du Conseil général des Yvelines m’avaient sollicité pour assurer une animation dans le parc du peuple de l’herbe en 2024. J’avais proposé début juin parce que c’est une période propice pour voir de nombreux insectes et sans trop de risque de canicule. Contrat rempli, le temps est clément et les bestioles sont au rendez-vous.

Clonopsis gallica – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Je présente mon matériel d’entomologiste amateur et je fais une petite démonstration de battage d’arbuste. Cet églantier fera l’affaire. Premier coup de baguette, un phasme tombe dans mon bac !

Cela fait quatre ans que je scrute en vain tous les ronciers et les rosiers sauvages du parc dans l’espoir de trouver un phasme ! Voici enfin Clonopsis gallica, le phasme gaulois. Celui-ci est encore jeune, adulte il peut atteindre sept centimètres. C’est la seule des trois espèces de phasmes français à être présente en Ile-de-France.

Tephritis postica – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Une touffe imposante d’onopordon nous permet d’observer une belle mouche inféodée à ce chardon : Tephritis postica. C’est un mâle que l’on voit sur cette photo car il n’a pas au derrière le long ovipositeur qui permet à la femelle de glisser ses œufs entre les bractées épineuses des boutons floraux.

Diplolepis cf eglanteriae – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Cette galle sur une feuille d’églantier est l’œuvre d’une toute petite guêpe Cynipidae du genre Diplolepis. Dans la cavité intérieure, nous observons l’occupant, une petite larve blanche.

Chrysoteuchia culmella – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Sur une terrasse herbeuse près de la Seine, les plus jeunes expérimentent le maniement du filet à papillons. Je récupère au fond du filet le produit de leur chasse et le transfère dans un tube pour que chacun puisse l’observer. Ce petit papillon de nuit décolle quand il est dérangé et il ne se pose jamais bien loin. Chrysoteuchia culmella est un Crambidae très commun, ses chenilles consomment des graminées.

Je sonne l’heure de la fin de la chasse aux papillons et nous retournons au parking car nous n’avons pas vu le temps passer et il se fait tard.

Retrouvez les portraits de quelques plantes et insectes observés lors de cette sortie :

Le tigre de la vipérine

Le cercope aux genoux rouges

L’ophrys abeille

Le Cymus à tête noire

Le fadet commun

Une demoiselle aux ailes fumées

L’orchis bouc

Hoplitis adunca

Hoplitis adunca – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Il pleuviote sur la prairie fleurie. Une drôle d’abeille rousse aux grands yeux gris est posée, immobile, sur une fleur de sauge des prés. Je m’approche, elle ne bronche pas.

Hoplitis adunca – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Je pense reconnaître Hoplitis adunca, une Megachilidae qui ne récolte que le pollen des vipérines. Que ferait-elle sur une sauge ? Il est vrai qu’elle ne récolte rien sur cette fleur, elle a plutôt l’air de dormir.

Au vu de son abdomen armé d’une épine latérale sur l’avant-dernier article, ce serait un mâle. Je tacherai de trouver une femelle en action sur les vipérines voisines, un jour où la météo sera plus favorable.

Retrouvez une autre Megachilidae :

Osmia bicolor

Source :

Hoplitis adunca, par Bwars

Leiopus femoratus

Leiopus femoratus – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

A l’entrée de l’hiver, j’ai ramassé du bois mort de saule blanc et de peuplier et je l’ai placé dans une caisse transparente. Elle a trôné dans ma véranda jusqu’à ce que je décide au mois de mai de l’ouvrir et d’inspecter son contenu. Les mousses sur les branches ont beaucoup poussé. Quelques moucherons minuscules s’échappent. Au fond de la boîte, je repère un coléoptère Cerambycidae ! C’est ce que j’espérais.

Hop, dans le bocaloscope !

Il n’est pas bien gros (6mm). Ses antennes qui prennent naissance au milieu de ses yeux sont beaucoup plus longues que son corps. Les taches sur les élytres m’orientent vers le genre Leiopus.

Leiopus femoratus – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Les articles des antennes sont majoritairement rouges et sur les côtés du pronotum, on remarque deux épines assez courtes et pas spécialement tournées vers l’arrière, c’est donc Leiopus femoratus, l’espèce la plus commune du genre.

Les larves de ce longicorne se nourrissent du bois mort d’un grand nombre d’arbres feuillus dont les saules et les peupliers.

Détermination faite, je le libère dans le jardin.

Retrouvez un autre Cerambycidae :

L’Aiguille de la vipérine

Sources :

MÉRIGUET B.& SPECKENS V. 2023 – Longicornes d’Île-de-France
– Aide à l’identification. V1.2, Opie, 60 pages

Leiopus femoratus, fiche descriptive dans l’INPN (Lionel Valladares – 2021)

Closterotomus trivialis

Closterotomus trivialis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

J’inspecte un églantier près de la Maison des insectes dans l’espoir d’y dénicher quelques bestioles intéressantes. C’est une longue punaise bicolore de la famille des Miridae qui retient mon attention, je n’en ai jamais vu de semblable. La voici sur le bord de mon bac de battage.

Closterotomus trivialis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Le look particulier de cet hétéroptère me permet de l’identifier sans trop de difficultés. Il s’agit de Closterotomus trivialis, une espèce méditerranéenne que l’on rencontre habituellement sur les oliviers, sa plante hôte ordinaire.

Elle est également bien implantée aux Pays-Bas, depuis 2004, et en Angleterre, depuis 2008, sans doute arrivée dans ces contrées avec des oliviers d’importation. Des observations en Angleterre ont montré que l’espèce est capable de se nourrir en l’absence d’olivier sur une autre plante de jardin, le millepertuis arbustif ‘Hidcote’, en l’occurence.

Cette punaise a été détectée pour la première fois en Ile-de-France en 2010. L’espèce semble en nette expansion ces dernières années.

Retrouvez une autre Miridae allongée :

Dryophilocoris flavoquadrimaculatus

Source :

Closterotomus trivialis (Costa) in north London
Tristan Bantock

Sortie nature au parc du peuple de l’herbe – 18 mai 2024

L’OPIE propose régulièrement à ses membres franciliens de se retrouver pour de sympathiques explorations à la découverte des insectes. Cette fois-ci, c’est le parc du peuple de l’herbe qui est notre terrain de jeu. La session se passe en deux temps, l’après-midi et la soirée. Bien sûr, les mordus enchaînent.

Aspitates ochrearia mâle – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Les filets tournent à plein régime dans la prairie et on m’apporte beaucoup de bêtes à déterminer, je ne chôme pas ! Voici un beau papillon de nuit des prairies sèches, Aspitates ochrearia, pas très commun celui-ci.

Calamobius filum – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Et puis l’aiguillonier des céréales, un petit Cerambycidae très allongé, aux antennes immenses.

Le clou de la fin d’après-midi est la découverte d’une très jolie chrysomèle des luzernes jusque là inconnue en Ile-en-France.

En soirée, l’arrivée des papillons finit par éclipser les vers luisants qui ont eu leur moment de gloire.

Autographa gamma – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Le Gamma, reconnaissable à son motif blanc est une noctuelle très polyphage et très commune.

Spilosoma lubricipeda mâle – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

L’écaille tigrée est un Erebidae polyphage sur plantes basses.

Thyatira batis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Les chenilles de la Batis (un Drepanidae) consomment surtout des ronces.

Et bien sûr, pas de soirée papillons réussie sans quelques jolies mouches !

Dorycera graminum – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Dorycera graminum est un membre de la famille des Ulidiidae. Sa biologie est inconnue.

Limnia unguicornis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Les larves de Limnia unguicornis parasitent les ambrettes, petits escargots terrestres des zones humides.

Retrouvez les portraits de ces insectes :

Aspitates ochrearia

Calamobius filum

Autographa gamma

Spilosoma lubricipeda

Thyatira batis

Dorycera graminum

Limnia unguicornis

Lamprohiza mulsantii, le couple

Lamprohiza mulsantii femelle – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Une grosse lampe a été allumée par l’OPIE près de l’étang de la Galiotte pour une animation à la découverte des insectes nocturnes. Les naturalistes attendent patiemment l’arrivée des premiers papillons de nuit.

Soudain, un cri retentit : Maman, il y a un ver luisant ! L’annonce fait sensation dans le groupe. Nous éclairons le lumignon pour voir de quoi il retourne. Surprise, cela ne ressemble pas du tout à une classique femelle de lampyre, il s’agit d’une autre espèce, Lamprohiza mulsantii !

Lamprohiza mulsantii mâle – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Les mâles ne tardent pas à arriver et se posent au sol près de la lampe. La visière transparente au-dessus des yeux correspond bien à cette espèce. Il paraît que ce casque leur permet de mieux distinguer la lueur émise par les femelles au sol, incapables de voler.

Dans le même secteur du parc, j’ai déjà rencontré une larve de cette espèce, je suis bien content d’y découvrir des adultes !

Retrouvez un autre Lampyridae :

La luciole à ailes courtes

En savoir plus :

Le ver luisant, Souvenirs entomologiques de Jean-Henri Fabre

Gonioctena fornicata

Gonioctena fornicata – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Un couple est accroupi au bord du chemin. Ces personnes ont trouvé une « drôle de coccinelle » sur une touffe de luzerne à fleurs jaunes.

Incroyable, une chrysomèle Totoro ! Ils acceptent de me confier l’animal le temps d’une photo. Un saule pousse à proximité, c’est sa plante hôte, je crois, elle a dû s’égarer. Je la place donc sur une de ses feuilles, pour une photo crédible.

Je constate de retour à la maison que je l’ai prise pour ce qu’elle n’est pas. Il s’agit d’une autre Gonioctena qui est inféodé aux luzernes ! Et je réalise mon autre erreur : Totoro ne mange pas de saule mais du peuplier tremble.

Gonioctena fornicata est très peu observée en France. Cette chrysomèle, originaire d’Europe centrale est arrivée dans notre pays en 2010. On en signale quelques foyers en Alsace, dans la région lyonnaise et la vallée de la Loire. Cette observation est une première pour l’Ile-de-France.

Retrouvez un autre Gonioctena :

La chrysomèle insipide

Sources :

Gonioctena fornicata, fiche descriptive dans l’INPN (H. Bouyon – 2023)

Présence de Gonioctena fornicata Brüggemann dans la région lyonnaise – Bernard Mouvant, Cédric Audibert, Roland Allemand