Phyllonorycter schreberella

Phyllonorycter schreberella – Triel-sur-Seine © Gilles Carcassès

Je longe le bras des Morteaux dans l’idée de récolter un petit panier de fleurs de robinier que je compte cuisiner en beignets. Las, c’est bien trop tôt, les grappes sont à peine formées !

De ci de là, je photographie quelques bestioles. Ce petit papillon (4 mm) est tombé d’un rameau d’érable négundo. Avec cette robe en lamé d’or rose et d’argent et cette audacieuse toque noire sur la tête, je lui trouve un chic fou. Suivant mon intuition, je cherche ce papillon de nuit dans la famille des Gracillariidae. Une espèce lui correspond tout à fait : Phyllonorycter schreberella, sa chenille mine les feuilles des ormes. Mon érable négundo est entouré d’ormes, il vient de ces arbres assurément. Le bout des antennes blanc n’est pas un artefact, c’est une caractéristique de cette espèce.

Ce papillon vole en avril et en mai, et pour la génération estivale en août et en septembre.

Cette observation de Phyllonorycter schreberella est une première pour la base de données naturalistes régionale. Je ne reviens pas bredouille de ma sortie !

Retrouvez un autre Phyllonorycter :

Phyllonorycter issikii

Source :

Phyllonorycter schreberella, par Lepiforum

Orchis anthropophora, l’Orchis homme-pendu

Orchis anthropophora – Caucalières (81) © Gilles Carcassès

On me montre ces orchidées au bord de la route, j’étais passé devant sans les remarquer. Il faut dire qu’il en est de plus voyantes, comme l’orchis pourpre. Orchis anthropophora pousse un épi longiligne et ses fleurs discrètes sont verdâtres.

Orchis anthropophora – Caucalières (81) © Gilles Carcassès

Le pétale occupant la partie basse de le fleur, nommé labelle chez les orchidées, a, vu de près, une forme singulière : ses quatre divisions évoquent une silhouette humaine, d’où son nom vernaculaire d’homme-pendu.

Je rencontre cette orchidée dans des sous-bois clairs sur sol calcaire, souvent en situation de lisière. En Ile-de-Fance, Orchis anthropophora est assez fréquent dans le Gâtinais et la région de Fontainebleau, il est beaucoup plus rare dans le reste de la région.

Retrouvez un autre Orchis :

L’orchis militaire

Source :

A. LOMBARD, R. BAJON, octobre 2000. Orchis anthropophora (L.) All., 1785. In Muséum national d’Histoire naturelle [Ed]. 2006. Conservatoire botanique national du Bassin parisien, site Web. http://www.mnhn.fr/cbnbp

Cameraria ohridella, la Mineuse du marronnier

Cameraria ohridella – Poissy © Gilles Carcassès

Un rayon de soleil, et ils sont là par dizaines à se pavaner sur les jeunes feuilles de marronnier ! Trouveront-ils tous l’amour ?

Ces minuscules papillons, Cameraria ohridella, sont inféodés au marronnier d’Inde. Leurs chenilles minent les feuilles de cet arbre, occasionnant de larges cloques blanchâtres puis brunes particulièrement disgracieuses. Plusieurs générations peuvent se succéder dans l’année.

Retrouvez un autre Gracillariidae :

Dialectica scalariella

En savoir plus sur la mineuse du marronnier :

La mite à trois bandes

Phyllobius oblongus, une belle forme noire

Phyllobius oblongus – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

A la lueur de ma lampe frontale, j’inspecte un charme et bat quelques rameaux. A l’évidence, la saison de reproduction des Phyllobius oblongus est bien lancée, et la fraicheur de cette nuit d’avril ne réduit pas les ardeurs des nombreux couples qui se sont rassemblés dans son feuillage.

Ce individu célibataire qui gambade sous le rebord de mon bac a une allure singulière. Ses élytres, au lieu d’être bruns comme l’exige le standard de cette espèce, sont d’un beau noir profond. Il s’agit là d’une variation connue mais pas très commune. Je suis content d’avoir rencontré ce curieux charançon, à défaut de papillons de nuit, trop frileux pour se montrer ce soir.

Retrouvez un autre Phyllobius :

Phyllobius betulinus

Cerodontha iridis, l’adulte

Intrigué par cette mine sur les feuilles d’iris fétide, j’ai entrepris de faire l’élevage de l’insecte responsable. J’ai placé dans un bocal aéré un morceau de feuille minée contenant une pupe et j’ai attendu.

Cerodontha iridis – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

Au bout de quelques semaines, une mini mouche a émergé. Voici donc l’adulte de l’espèce Cerodontha iridis ! Il est très peu coloré et ses ailes sont laiteuses, cela indique qu’il vient tout juste d’émerger. Le lendemain, ce diptère a pris son allure définitive. Apte au vol, je l’ai alors relâché dans le jardin.

Cerodontha iridis – Chelles (77) © Lucien Claivaz

Voici un autre adulte, dans son aspect définitif, élevé en Seine-et-Marne par mon ami Lucien en même temps que moi. On constate que le corps et les nervures des ailes ont une belle teinte sombre. L’avantage de ma photo à un stade précoce, c’est qu’elle rend plus visible la pilosité, dont l’observation est très utile pour déterminer les diptères.

Retrouvez une autre mouche mineuse :

La mineuse des feuilles de berce

Des plumes qui brillent dans la nuit

Alucita hexadactyla – Poissy © Gilles Carcassès

Ce papillon est venu à la fenêtre, attiré par la lumière du salon. Il offre à mon regard son gracieux éventail de plumes. Je reconnais Alucita hexadactyla de la famille des Alucitidae. Ses ailes antérieures qui présentent de grandes taches sombres sont divisées en six parties très étroites, chacune bordée de longs poils, donnant cet aspect de plumes. Les ailes postérieures que l’on voit ici en partie, sont disposées plus près du corps. Elles sont semblables aux antérieures et également composées de six « plumes » mais n’ont pas de taches sombres.

Cet hétérocère est un habitué de mon jardin où pousse en abondance le chèvrefeuille, sa plante hôte.

Retrouvez un autre gracieux papillon de nuit de mon jardin :

Incurvaria masculella

Dicranocephalus agilis

Au bord de la route des Loges, en forêt de Saint-Germain-en-Laye, les euphorbes faux-amandiers (Euphorbia amygdaloides) sont en fleur.

Dicranocephalus agilis – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

Sur une sommité fleurie, je repère cette curieuse punaise aux pattes et aux antennes bicolores. Elle fait partie de la famille des Stenocephalidae, proche des Alydidae, qui ne comprend qu’un seul genre, Dicranocephalus. Comme sa membrane a un aspect gaufré entre les nervures, il s’agit de Dicranocephalus agilis. Cette espèce assez commune ne se nourrit que sur les euphorbes.

Retrouvez une autre observation sur une euphorbe :

Spurgia euphorbiae

Mecaspis alternans

Mecaspis alternans – Villesèque (46) © Gilles Carcassès

Un gros charançon de plus de 1cm se précipite sur moi et s’accroche à ma manche. Heureusement mon bac n’est jamais bien loin. Je le fais tomber dedans. Les taches noires sur son ventre vont m’aider à le déterminer. Je le retourne doucement pour la photo de profil dont j’ai besoin.

Mecaspis alternans – Villesèque (46) © Gilles Carcassès

Ses rayures au dessin particulier caractérisent l’espèce Mecaspis alternans. On peut le voir au sud de la Loire de mars à août. Les femelles pondent au collet des carottes et des panais et leurs grosses larves dévorent les racines de ces plantes puis se nymphosent dans le sol.

J’ai trouvé trace de sa présence en Ile-de-France en 1901, plus précisément dans les champs de carottes de la plaine de Carrières-sur-Seine où il faisait de gros ravages !

Retrouvez un autre gros charançon :

Le charançon couronné

Source :

La larve du Mecaspis alternans, nouvel ennemi de la carotte cultivée, par L. Chevalier

Philaeus chrysops, la saltique sanguinolante

Philaeus chrysops mâle – Saint-Vincent-Rive-d’Olt (46) © Gilles Carcassès

J’entreprends avec mon ami Jean-Louis de gravir un coteau escarpé surplombant la vallée du Lot. La vue dégagée pourrait nous permettre d’observer quelques rapaces qui nichent dans le secteur : faucons pèlerins et hobereaux, aigles bottés, circaètes Jean-le-blanc. Ce matin, c’est une fauvette passerinette qui nous fait l’honneur d’un concert et d’une courte visite.

Je jette un œil sous quelques pierres pour découvrir la petite faune locale. Sous l’une d’elle je repère cette superbe saltique, au repos dans une fine loge de soie.

Elle se tient gentiment tranquille dans mon bac blanc le temps d’une photo. Je n’en avais jamais vu de semblable, pourtant Philaeus chrysops, la saltique sanguinolente, est présente dans presque toute la France. Il s’agit de l’une des plus grosses saltiques d’Europe. Elle chasse à l’affût des mouches et d’autres petits arthropodes. Cette espèce affectionne les milieux chauds et secs. On la rencontre souvent dans des pierriers.

Ici, c’est un mâle, la femelle n’ayant pas ce rouge éclatant. Elle a même une allure totalement différente !

Philaeus chrysops femelle – Albas (46) © Gilles Carcassès

Retrouvez une autre Salticidae :

La saltique arlequin

Chaetophiloscia cellaria

Chaetophiloscia cellaria – Saint-Vincent-Rive-d’Olt © Gilles Carcassès

Un cloporte poilu dans la grotte d’Emmanuel !

J’ai le privilège de visiter une grange troglodytique dans la vallée du Lot. En présence du propriétaire, je me mets en quête de cloportes en soulevant quelques objets poussiéreux. Tiens, cette vielle poterie par exemple… En trois secondes, je retrouve les trousseaux de clés égarés depuis vingt ans !

Ce cloporte, caché sous une pierre dans la partie la plus obscure de cet abri sous roche, se réveille à la lueur de mon appareil photo. Son aspect poilu et les taches sur son corps m’orientent vers l’espèce Chaetophiloscia cellaria qui vit justement dans ce type de milieu. Originaire d’Italie, il est cependant présent en Ile-de-France, dans le secteur ou habite mon ami Lucien, auteur de la clé des isopodes d’Ile-de-France. Plus exactement, il a déjà été trouvé là où un amateur de cloportes s’est donné la peine de le chercher !

Retrouvez un autre Philosciidae :

Chaetophiloscia cellaria, fiche descriptive dans l’INPN (Franck NOEL -2021)

Source :

La philoscie des mousses