Sortie nocturne au parc du peuple de l’herbe

Merci à l’OPIE qui organisait ce soir-là pour ses adhérents franciliens une séance d’observation des papillons de nuit.

A la tombée de la nuit, nous marchons vers l’étang de la Vielle ferme. Le voile blanc éclairé dans la prairie n’attend plus que les premiers visiteurs.

Korscheltellus lupulinus – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

22h30, c’est l’heure de la Louvette ! Cette hépiale très commune est connue des jardiniers car ses chenilles souterraines mangent parfois les racines de leurs légumes.

Saturnia pyri – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Attirés par les effluves d’une femelle captive apportée par Hervé, plusieurs mâles du Grand paon de nuit sont venus faire leur numéro. On en voit un ici en compagnie d’un bombyx de la ronce (en bas à gauche sur la photo) qui est déjà un gros papillon de nuit. Saturnia pyri atteint une envergure de 15 cm, ce qui en fait le plus grand lépidoptère d’Europe.

Agapeta hamana – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Jaune avec des dessins marrons, ce Totricidae est facile à reconnaître. Les chenilles d’Agapeta hamana consomment les racines de diverses plantes basses, dont celles des chardons.

Idaea subsericeata – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Un petit blanc vient nous rendre visite. Il s’agit d’Idaea subsericeata, une des acidalies les plus communes dans les friches et les prairies. Elle vole d’avril à septembre.

Spilosoma lubricipeda – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Dans son beau manteau blanc à pois noirs, Spilosoma lubricipeda, l’écaille tigrée, fait toujours sensation ! Cet Erebidae qu’il ne faut pas confondre avec la femelle de l’écaille mendiante, est commune partout, même en milieu urbain.

Retrouvez une autre soirée de l’OPIE au parc du peuple de l’herbe :

Soirée papillons au parc du peuple de l’herbe

Une chenille parasitée

Macrothylacia rubi –  parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

En septembre et octobre, il n’est pas rare de croiser cette grosse chenille très poilue qui vagabonde sur les sentiers à la recherche d’un endroit où passer l’hiver. Car chez cette espèce, le bombyx de la ronce, c’est la chenille qui hiverne.

Larves de Braconidae –  parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Je remarque deux petites choses claires accrochées dans ses poils soyeux. Des graines ? Je vérifie en zoomant avec l’appareil photo. La situation est plus étrange. Une larve vient de sortir de la chenille et tisse son cocon. Une autre, à droite, a déjà fini et on devine sa présence à travers le cocon. Il s’agit de larves de Braconidae, de petits hyménoptères parasites, peut-être du genre Cotesia comme dans ce reportage que j’ai vu dans le site insecte.org. Combien de ces larves vont ainsi sortir de cette chenille ? Beaucoup sans doute. Si j’avais eu un pilulier dans ma poche, j’aurais pu récolter ce cocon achevé et le placer dans une boîte d’élevage pour voir à quoi ressemble l’adulte.

Voici un couple de bombyx de la ronce (Macrothylacia rubi) observé au mois de mai.

Retrouvez un autre parasite de chenilles de papillons de nuit :

Panzeria puparum

Macrothylacia rubi, le bombyx de la ronce

Macrothylacia rubi – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

Sur une plage de sable au bord de la Seine, mon regard tombe sur cette grosse chenille poilue. Elle n’a pas l’air en forme, et même la tête est détachée du corps. Un coup de bec peut-être… Je reconnais le bombyx de la ronce, de la famille des Lasiocampidae, déjà rencontré à Saint-Léger-en-Yvelines dans un bois de pins.

Macrothylacia rubi – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

Quand elle est inquiète, cette chenille s’enroule et maintient la pose fermement, ce qui lui vaut le surnom d’anneau du diable. (Pour séduire les filles, on peut le passer au doigt !)

Impressionnante avec ses grands poils, elle n’est pas urticante, ou très peu, en tout cas j’ai toujours pu la manipuler sans dommage.

Macrothylacia rubi – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

Cette autre individu traversait un chemin près de l’étang du Corra, au soleil de septembre.

Chez cette espèce, c’est la chenille qui hiverne. La nymphose a lieu en mars-avril, et le papillon vole de mai à juillet. La ponte s’effectue sur les ronces, les prunelliers, les églantiers, les luzernes, les trèfles et de nombreuses autres plantes basses.

Retrouvez une espèce qui parasite les chenilles de Lasiocampidae :

Tachina grossa

Source :

Le bombyx de la ronce, par André Lequet